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poèmes...et rêveries

"Ses mains ont déversé sur ma tête une pluie de fleurs,

Et mon cœur a bondi pour la première fois.
Je savais alors ce que aimer voulait dire."

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AU FOND DE SOI

 

Il est au fond de soi

Des douleurs silencieuses

Que l’on porte et qui nous emportent

Des douleurs insidieuses

Qui coulent dans notre sang

Et l'empoisonnement de fiel noir et puant.

Il est au fond de soi

Des tristesses assassines

Qui prennent le nom d’une femme

Et nous transportent bien au-delà de nous

Qui bousculent nos esprits

Dans les plis de montagnes russes.

Il est au fond de soi

Des cris de souffrances

Qui percent nos tympans

Et lancent des appels inaudibles

Qui hurlent dans nos gorges

Et les nouent dans la détresse.

Il est au fond de soi

Des larmes sèches et blanches

Qui laissent des marques de sel

Et impriment des rifts d’hiver

Qui ravinent nos visages

Aussi cruellement que les canaux dévisagent Mars.

Il est au fond de soi

Des disputes de tempêtes et de pluies

Qui hurlent dans nos cœur rougis

Et ouvrent des fontaines de regrets

Qui emportent en torrents

Nos pathétiques excuses.

Il est au fond de soi

Des sentiments obscurs

Qui nous noient dans le néant

Et nous embarquent vers le Styx

Qui dévore notre amour

Aussi sûrement qu’un charognard.

Il est au fond de soi

Des amertumes sincères

Qui incrustent des rides hideuses

Et transforment nos âmes

Qui gémissent anonymes

Au milieu de la foule des secrets enfouis.

Et un jour il y a toi

Qui au fond de moi

Réveille mon cœur meurtri

Y insufflant un nouveau souffle

Faisant rejaillir dans mes veines

La sève de la Vie.

Il est alors au fond de moi

Des soleils furieux

Qui rayonnent bruyamment

Et réchauffent tous mes membres

Qui dès lors agiles et lestes

Me permettent d'aller de l'avant.

Erick ESPEL

13 février 2017

LE COLIBRI

Une larme est suspendue à son œil gauche,

Un colibri vient la recueillir dans le silence du battement de ses ailes.

L’oiseau prend la goutte dans son bec fin

Et s'envole au-dessus des têtes penchées vers le trou que tous regardent.

Le vent du nord s'engouffre entre les montagnes

Où les neiges éternelles le refroidissent de leurs cristaux.

Accrochés les uns aux autres ils forment un linceul blanc

Sur lequel résonne en écho solitaire le souffle du divin Éole.

Les cimes des cyprès impriment un mouvement de balancier,

Et la bise de novembre bouscule leur torpeur automnale.

Un péan monte vers le ciel chargé,

Une complainte qui emporte une âme au-delà...

Erick ESPEL

16 décembre 2016

UN VENT D’HISPANIE

J'entends ce chant millénaire venant d'Hispanie
Qui passe au sud entre les montagnes enneigées,
Il m'invite à l'écouter patient, attentif et soulagé
Car il porte enfin en lui ta parole longtemps bannie.


Depuis de longs mois j'espère ce corbeau
Qui porte l'ordre de me mettre en marche,

Du haut de la tour penchée de mon château
D'où tous les matins je regarde vers la Sanche.


Aujourd'hui est un jour de liesse pour tous.
Les chevaux sont équipés pour la route du Somport
Et tous les hommes sont sortis de leur trous
Afin de porter le fer et le feu contre le sort.


Le chemin s'ouvre sous nos pas pressés
Car nous devons arriver avant que passe l'été.


Enfin, cette forteresse qui malgré toi te retient
Est là sous nos yeux et s'offre à notre regard.
La vengeance était trop longtemps tenue à l’écart,
Les esprits et les corps se libèrent annonçant la fin.


L'assaut bref et violent nous ouvre le chemin.

Au milieu des corps étendus des ennemis,
Je monte au donjon que j'ai tant maudit
Et voilà que né enfin un nouveau matin


J'avance vers cette grande porte close par le fer,
Et d'un geste de la main elle ouvre à moi,
Offrant à mes pieds l'escalier froid de cet enfer
Qui depuis les dernières sept lunes tenait ton effroi.


Je te vois enfin belle dans ta robe couleur de nuit,
Tes cheveux défaits en cascade de pluie d'or,
Et de nous pour toujours s'éloigne la mort
Car la paix et la sérénité ont remplacé le bruit.


Je suis un prince qui est rempli de bonheur,
Car aujourd'hui aucun seigneur de ce royaume

Ne peut rivaliser, malgré tous leurs honneurs

A ce moment qui me fait ton homme.


Erick ESPEL

14 mars 2018

DIS-MOI ?

Dis-moi ! Quel est ce feu qui nous consume ?

Un feu qui enflamme toutes nos lointaines discussions

Qui nous fait perdre toute raison et réalité

A faire basculer nos esprits dans des volcans amers.

Dis-moi ! Est-ce si compliqué que cela ?

Nous rendons tout ceci mutuellement si difficile

Et pourtant c’est réellement possible et si simple

Et nous le devons tellement enfin à nous-mêmes.

Dis-moi ! Qu’est-ce qui nous pousse toujours ainsi ?

Malgré les mots futiles qui blessent inutilement

Nous recherchons toujours le son de la voix de l’autre

Afin de sentir la douce tendresse qui enrobe nos cœurs.

Dis-moi ! Pourquoi n’arrivons nous pas à nous séparer ? Malgré le temps qui passe et qui devrait lasser les corps

Nous cherchons continuellement la présence de l’autre

La douceur de sa peau, ses caresses apaisantes et son odeur subtile.

Dis-moi ! Comment retrouver le fil des choses ?

Celui qui nous mène vers des rivages sereins

Celui qui nous pousse vers une île de bonheurs

Afin d’explorer, enfin ensemble, cette terre vierge.

Dis-moi ! Comment faire taire le passé ?

Le présent est pourtant plus réel qu’hier

Il est porteur de joies et de soleils de printemps

De pluies d’étoiles dans les calmes mers australes.

Dis-moi ! Pourquoi ne pas faire simple ?

Accepter cet amour qui nous tend les bras

Pour une étreinte éternelle et douce

Dans un abandon des armes inutiles.

Dis-moi ! Nous est-il impossible de dire oui ?

Dépouillés des oripeaux désuets et délavés

Dans une sincérité et une vérité de nous

Multiple, différents et pourtant si complémentaire.

Dis-moi ! Comment continuer à nous aimer ?

Erick ESPEL

29 avril 2018

AU CONFINS DE TOI... !

J'ai franchi des distances inhumaines,
J'ai traversé des espaces infinis où l'homme n'a jamais mis les pieds,
J'ai voyagé à travers des étendues froides et mortes,
J’ai croisé des étoiles chaudes et vivantes.


J'ai vu des choses que les mots ne peuvent prononcer,

J’ai vu des paysages qui rendent fou tant leur beauté est immense.

Je suis parti si loin, si longtemps...et pourtant tout me ramène en permanence à toi.
Comme un univers clos et rond dont tu es la seule porte.


Et le seul voyage qui compte est celui que je veux faire avec toi.

 

Erick ESPEL

08 février 2020

LE BANC PUBLIC

Laissé là, étendu sur un banc public,
Le corps et l'âme meurtris par ton silence présent,
Absent aux autres et à moi-même inconscient,

Je ne percevais plus ces sourires
Tournés vers moi en soupirs

Qui me rendaient à nouveau unique.

Las des tourments de notre vie,

De rejets en abandons brisants,

Je tourne mon regard vers le Pont,

Où le soleil reste haut tout l'été

Et d'où coule ce vent chaud et léger.

Je reviens à moi et à mes envies.


Sur ce port deux fois millénaires et bruyant,

Tous mes sens réveillés et renaissants,

J'aperçois une robre fleurie que soulève cet air.

Cet espiègle joueur qui vient de la terre.

Les plis dansent doucement au gré d'un rythme.

Il m'invite à le suivre et à faire mienne cette maxime.


Le temps passe et s'écoule entre nos mains,

Tenter de le retenir sans le vivre est vain.

Erick ESPEL

24 septembre 2019

SOUVENIRS D'ENFANCE

Au milieu du marais et des jeunes joncs

Je revois mon enfance surgir du néant.

Accrochée à cette arbre de vie au vert tendre

Les fleurs écloses par millier en bouquets de souvenirs.

Ici, plus question de fades bourgeons,

Seul le bonheur naît en dedans.

Et sur ce chaud tas de cendre

Le rappel de l'insouciance me fait sourire.

Je rêvais de princesse au donjon,

Celle à délivrer du dragon Dandorian,

Et conquérir son cœur tendre

En tuant son gardien pour la séduire.

Je me voyais chevaucher Modon,

Cette ville où Nestor est toujours vivant,

Vieillard encore féroce prêt à fendre

Les troyens prompts à lui nuire.

Là est posé aujourd'hui le passé,

Et seule reste cette terre sous mes pieds.

Le temps s'est écoulé comme un son

Frappant un mur aux mille diamants.

Ce temps qui n'est plus à rendre

Et que je ne veux plus saisir.

Aujourd'hui me suffit amplement

A tous ces souvenirs d'enfant,

De vivre tous les présents tendres

Et goûter tous les instants plaisirs.

Ce jour me comble tellement,

Ce présent qui me fait ton amant.

Rien ne peut plus maintenant

Me faire oublier, envers toi, mon serment.


Erick ESPEL

21 juillet 2017

DEVANT LA FENÊTRE

Elle voulait rester assise
Son nez collé à la fenêtre.
Elle avait posé ses valises
Je commençais à la connaître.

Elle avait froid et m'a demandé un thé
Que je lui ai en douceur apporté.
Sur la pointe des pieds silencieux.
Dans la vitre, je voyais le reflet de ses yeux.

Je me suis assis à côté d'elle
Et je l'ai réchauffé d'une couverture,
Comme posée sur ses épaules une aile,
Comme un écrin de douce verdure.

J'ai collé mon épaule contre la sienne
Et j'ai attendu que son sourire revienne.
Dans le ciel, un rayon de soleil est enfin apparu
C'est alors que pour la première fois j'ai vu.

Dans ses yeux cet éclat de lumière,
Et cette perle d'eau qui coulait silencieuse.
Une larme de joie à la forme rieuse
Un sourire accroché en arrière.

Nous sommes resté là tout deux
A regarder dehors le temps passer,
Nos deux cœurs bien serrés
Dans nos soupirs amoureux.

Erick ESPEL

06 octobre 2017

RENAISSANCE

Que dire que je n’ai déjà dit ?

Que ses cheveux dans le vent

Tel un voile à ma fenêtre

Flottent dans l’air doux de l’été

Que la pluie qui ruisselle

Telle une cascade de l’Atlas

Rafraîchit mon cœur enflammé à sa vue

Que la Terre arrondie Tel le ventre d’une future mère

Rappelle à moi les souvenirs d’un temps passé

Que les blés blonds au soleil

Tel un océan de miel

Évoquent en moi la couleur de sa peau dorée

Que faire que je n’ai déjà fait ?

J’ai gravi et vaincu mes peurs

Comme l’on escalade le mont Lhotse

Emporté par l’élan de mes espoirs

J’ai plongé dans son cœur

Comme l’on plonge dans les mers chaudes

A la recherche de poissons rares et de coraux merveilleux

J’ai regardé dans ses yeux bleus

Comme l’on regarde un ciel de nuit d’été

Subjugué par l’immense et froide beauté

J’ai vaincu tous mes doutes affreux

Comme un preux affronte un dragon

En plongeant l’acier froid dans mon corps endormi

J’ai agi en homme de confiance

Comme un bouclier protecteur aux dangers

Et une épaule sûre pour la soutenir dans l’épreuve

Que penser que je n’ai déjà pensé ?

J’ai rêvé de matins clairs

Qui ravivent la face de la Terre

Et lavent mon esprit du chagrin

J’ai imaginé tel le Phénix

Qui renaît tous les matins

Que notre amour ferait de même

J’ai cru en l’amour pur

Qui, comme les cyprès d’Italie

Est fait pour durer au-delà de nos vies

J’ai considéré que la vie à deux

Qui est comme un cadeau improbable

Était immuable et certaine car partagée

J’ai lutté tel Sisyphe

Qui dans le Tartare chaud et sec

Regarde impuissant son œuvre s’effondrer

Et pourtant !

Pourtant, un matin elle est partie

Après un repas pris à deux

Elle a emporté ses affaires et son odeur

Je suis resté seul dans le champ

A regarder les oiseaux dans le ciel

Et j’ai vu s’envoler mon cœur

Je n’avais nulle tristesse en moi

Celle qui aurait dû me dévorer l’âme

Et l’esprit serein je suis parti sur un nouveau chemin.

L’amour est infini

Il est plein de ressources et de surprises

il suffit d’ouvrir son esprit et son cœur.

Que dois-je faire alors ?

Je ne peux qu’être moi-même

Un être bienveillant et ouvert à l’autre

Qui regarde s’avancer vers lui le nouveau et le beau

Je peux et dois agir en conscience

Tel un être éveillé qui regarde droit devant

Afin de tracer sa route, attentif à lui-même.

Erick ESPEL

16 août 2018

DOUX-AMER

Une discussion devant un verre
A suffit à lancer une étincelle

Dans ces tas de brindilles sèches
Qu'étaient alors nos vie à l'arrêt.

Un échange de regards souriants,
Où quatre yeux clairs se rencontrent,
Et refont vivre les étoiles cachées
Qui y reposaient depuis longtemps.

Un temps doux-amer s'est levé,
Emporté par un vent sucré salé
Menant nos cœurs vibrants

Vers des plages de sable blanc.

De chaque côté de nos rivages
Les cordes ont été lancées
Afin de nous rapprocher lentement

Et nous rejoindre au milieu du guet.

Des pas hésitants et chancelants,
Peu à peu nous mènent l'un vers l'autre,
Pour être enfin l'un à l'autre,
Dans un échange d'amour lunaire.

Des moments doux-amers sont nés,
Irrigués par des sentiments sucrés salés
Dirigeant nos corps réveillés

Vers les rivages soupirants et dorés.

Tels des convalescents maladroits,
Craignant parfois une rechute subite,
Nous gravissons un à un les obstacles
Et chassons les mirages éteints.

Un chemin s'ouvre sous nos pieds,
Il nous conduit vers un pays inconnu
Et pourtant si longtemps désiré
Car présent dans les cartes de nos cœurs.

Les rivages doux-amers sont là,
Bordés de contrées salées sucrées
Qui jettent des décors de bonheurs
Pour les élans de nos cœurs.

Erick ESPEL

22 septembre 2019

LA FEMME PAPILLON (1)
 

Elle est belle

Déployant ses ailes

Pour partir loin

Si elle en a besoin.

 

La femme papillon

Danse au son

Des musiques légère

Et sans manière.

 

Fine et élancée

Dans cet été,

Elle sourit

A cette vie.

 

La femme papillon

Depuis son balcon

Elle s'envole

Elle est libre,

Elle est folle !

Elle veut vivre !

 

Cheveux au vent,

Tout en montant

Vers ce haut soleil

Et c'est comme un éveil.

 

Parfois dans l'ombre

Où elle sombre,

Sur les murs coton

Elle projette son nom.

 

Loin des cons,

Elle donne le ton

D'une sensualité

Et d'émotions libérées.

 

La femme papillon

Depuis son balcon

Elle s'envole

Elle est libre,

Elle est folle !

Elle veut vivre !

 

Souvent insaisissable,

Elle semble instable,

Tout en aspirant

Son unique amant.

 

Cette femme pudique

Est réellement unique.

Souvent incomprise

Par la méprise.

 

Elle avance lumineuse

Paraissant sérieuse,

Une âme belle

Derrière ses ailes.

 

La femme papillon

Depuis son balcon

Elle s'envole

Elle est libre,

Elle est folle !

Elle veut vivre !

Erick ESPEL
25 août 2024

RÊVE DE COQUELICOTS

Deux coquelicots dormaient
Paisiblement au milieu du pré.
Repliés sur eux-mêmes,

Le temps que passent leurs rêves,
Emmitouflés dans l'hymen
La tête remplie de sève.

Le soleil pointe ses dards,

Et le ciel passe du noir au bleu.
Les coquelicots, sans fard,
Ouvrent peu à peu les yeux.


Les insectes déploient leurs ailes,

Certains pour fabriquer du miel.

Trompes en avant
Ils les plantent dedans,
Ces fleurs qui s'ouvrent à eux
Dans un geste généreux.

Nos deux coquelicots déploient
Leurs pétales rouge vif

Comme un poing avec ses doigts

Et restent là, pensifs.

La bise les fait danser

Comme les feuilles en fin d'été.
Doucement elle les berce,

Comme une plume que rien ne presse.


Les rouges pétales doux
Se gorgent d'espoirs fous
Celui de durer tout l'été

Dans ce carré de blé.

Un bourdon se pose
Lourd et morose.
Il n'a pas le temps
D'admirer ce champ.

Il se charge de pollen
Et s'envole vers Fallen.

Pourquoi t'a-t 'il choisit ?
Une simple visite polie !


Enfin, je crois.
Et pourquoi pas moi ?
Les deux coquelicots se boudent,

Chacun se tenant les coudes.


Allons ! Tu es mon frère
Là-dessus rien à faire.
Le prochain je le partage

Si tu restes sage.


L'autre lui sourit,

Le mot il l'a compris.

La journée s'étale lentement

Et la chaleur estivale également.

Et cette chaleur d'été
Qui s'est installée.

Peu à peu s'en va

Un peu plus là-bas,
Vers ce lointain horizon

Où s'en vont les voraces moutons.


Le soleil va se coucher
Derrière les collines bleutées.

Les deux coquelicots se replient

Ils vont rêver leur nuit.


Les pétales se replient

Dans leur coque sertie.
Elle forme un écrin

A leur beauté pour demain matin.


Chacun rêve qu'un beau bourdon
Lourd, pesant et tout rond
Viendra prendre leur fruit

Pour l'emmener sans bruit
Confectionner un nectar
Loin des ces fêtards

Que sont les papillons,

En fait pas si mignons.

Le silence sur le pré

S'impose enfin à l'arrivée
De la nuit devenue noire.

Travail fait, Morphée peut s'asseoir.


Seuls les grillons solitaires
Chantent leur berceuse claire
Et rythme le sommeil de cette flore
Qui enfin partout s'endort.

Tchit ! Tchit ! Tchit !

Erick ESPEL

13 juillet 2020

COMME UN RÊVE DE CRÈTE

Comme une carte postale pourtant banale

Le village blanc aux volets bleus accroché à la roche Sous mes yeux prend entièrement corps et âme.

Comme un rêve aux couleurs de l’été

L’azur du ciel et le bleu de la mer

Dans une rencontre sensuelle se confondent au loin.

Comme un temps suspendu entre ciel et terre Les dieux olympiens renaissent de leurs cendres froides En ces lieux qui vit naître Zeus leur maître à tous.

Comme un chant léger et éternel

Le ressac mourant des vagues égéennes

Vient s’échouer sur les grèves de sables blancs.

Comme un vent du divin Éole

Le souffle céleste vient faire gonfler

Les voiles des barques sans âges des pêcheurs.

Au loin, je distingue des ombres flottantes

C’est un banc de grands dauphins bleus

Qui prélèvent leurs parts de la pêche.

Dans le ciel un vol de goélands blancs

Semble suivre les paisibles mammifères

En quête des restes du banquet promis.

Sur la côte d’où j’observe tous ces ballets

Le vent fait danser les branches des pins maritimes Faisant crisser les aiguilles en un chant cristallin.

Mon regard se porte vers les terres arides

Et les montagnes qui dominent les plaines

Bleues et grises, elles retiennent les nuages blancs.

Au milieu du chant des cigales

Qui entament leurs courses d’amours

L’odeur des résineux se répand dans l’air.

Alors, porté par le vent du Sud

Je replonge mon regard vers le large

Elle est là, sous mes yeux, cette île pétrifiée.

L’ancien lézard monstrueux des Titans

Figé par Zeus en pierre et végétations

M’invite à des rêveries tumultueuses et antiques.

Comme un aède chantant une épopée

Les images des temps anciens défilent dans ma tête

Et j’écris à l’ombre d’une tonnelle fraîche et apaisante.

Comme par un effet de magie

La carte postale prend vie et corps

Et la Crète entière revit sous mes doigts.

Erick ESPEL

18 janvier 2018

DANS MES YEUX

Regarde donc dans mes yeux !


Tu y verras ma vérité toute nue
Et tu sauras l'amour que j'ai tenu.
Tu y rencontreras l'homme que je suis,
Et tu entendras les mots que je dis la nuit.

Tu y sentiras ce que je peux te donner

Et tu toucheras un ciel de joies à t'emporter


Regarde donc dans mes yeux !


Il y a cette couleur verte qui change

Et les paysages qu'elle y mélange.
En fonction des variations de mon cœur épris

La paix régnera sur cette île de Capri,
Et si mes sentiments enfuis s'y taraudent

La sérénité s'y écoulera par des rivières émeraudes

Regarde donc dans mes yeux !

Il y a des récifs coralliens de plaisirs

Des plages blanches d'amours en devenir.

Il y a des vagues de bonheurs qui s'élèvent
Et des voyages vers des terres couleur rêves.
Il y a des moments hors du temps chuchotant

Où rien ne vient bousculer la grâce de nos instants.

Regarde donc dans mes yeux !


Tu y verras combien tu es belle dans ta robe
Lorsque tu me demandes bien avant l'aube
Tout simplement ma pensée sans détour,

Et puisque aucun son de ma bouche ne court,
Dans mes yeux brillant d'un éclat de feu
Tu as entendu le frissonnement d'un dieu amoureux

Regarde donc dans mes yeux !


Tu entendras le bruit sourd de mon cœur battant
Lorsqu'il espère un geste, un mot ou un élan
Et qu'une simple étreinte de toi vaut mille vies
Celle que tous autour de moi envient.
Tu sentiras alors cette flamme éternelle puissante
Celle que se transmettaient les aèdes de Tarente.

Regarde donc dans mes yeux !


Tu pourras y voir combien il est vain
De vouloir lâcher cette douce main
Que chaque jour qui passe je te tends

Afin que tu puisses m'éblouissant
Me rendre ce regard qui est le tien
Et qui me rend unique et serein.

Erick ESPEL

29 août 2022

LES NAVETTES DU FOUR

Perdu dans mes rêveries

Le cœur enfin libre,

Je m'abandonne ravi
A l'absence d'ombre.


Parfois, un simple café,

Une navette du Four,

Une légère clarté

Et un peu d'humour

Cela suffit au bonheur,

Calme et sans heurt.

Le temps se prend,

Simple et flottant.


Un regard rieur

Un frôlement douceur

Un cœur léger

Une voix gaie


La vie renaît,

L'espoir s'éclaire,

Les sens éveillés

Une nouvelle ère.

Erick ESPEL

02 juin 2020

LUNE ROUSSE

Je marche seul dans les rues de cette grande ville

Où mes pas solitaires sonnent en échos.

Les murs gris se les renvoient comme une balle
Rebondissante avant de revenir dans mes tympans

Où ils tambourinent en rythmes sourds.

En passant près du parc aux long arbres,

J’entends la plainte des oiseaux de nuit,
Ces volatiles dits de mauvaises augures.
Je reste toutefois insensibles à leurs appels,
Leurs artifices de charmes me laissent indifférents.

Je marche dans les flaques d’eau

Que la pluie a laissé hier après l’orage.

Elles reflètent ton visage humide et rond.
Les rides qui se forment en surface
Trouble un temps ton reflet mouvant.

Le calme et le silence dans la rue sont revenus.

Je lève la tête pour voir le ciel chargé.

Malgré les nuages qui te cachent à moi.

Je te vois briller dans mes yeux et mon cœur
Et s’emporte toujours avec moi ton image.

En un instant, les nuages s’écartent enfin.
La couleur flamboyante de ta chevelure lâchée
Virevolte dans le vent d’automne en rafale

Et des flammèches portaient par Zéphyr
En étincelles laissent des traînée dans la nuit.

Je rencontre à chaque coin des rues

Des femmes qui veulent me détourner de toi.
Aucune ne retient ni mon attention ni mon cœur
Car toi seule illumine toutes mes journées et mes nuits
Toi seule incarne pour moi l’amour à donner.

Je marche dans les rues de cette grande ville

Et je ne suis plus seul à faire résonner des pas.

Tu es à on bras, et tes tiens se rythment aux miens.

La nuit est pour toujours douce et agitée de nos odeurs, Le jour est pour toujours lumineux et chaud de nos cœurs.

 

Erick ESPEL

31 août 2018

PEAU DE LOUP

Parfois, j'ai l'envie d'être un loup parmi les humains.
Que sur mon pelage glisse sa main,
Que son parfum enivre mes sens,
Que la chaleur de son corps élance
Vers mon cœur en manque d'elle
Cette palpitation au mouvement éternel...

Erick ESPEL

24 mars 2017

REVE DE JUILLET

Assis sur les ruines fumantes de la ville
Je contemple impuissant la fin de ce vieux monde.
Tous les espoirs sont alors devenus puérils,

Rien n'a pu tenir après cette terrible onde.

Le fracas constant du bruit sourd des tremblements
Porté par le vent furieux de cette tempête

A réduit toutes les constructions à néant

Et a permis le retour de l'immonde Bête.

Las du tumulte incendiaire, la nuit m'a gagné

Et m'a plongé dans un long rêve d'hiver glacé.

Un matin de juillet, le soleil s'est levé.


Ses denses rayons ont enfin percé les nuages,

Et, touchant mes yeux verts cachés de ces ravages
Je sortis enfin de ce mortel temps d'orages.

Un matin bleu plein de promesses enfin se lève,
La nature renaît explosant de ses senteurs.
Elle répand sur des terres vierges ce très grand bonheur Celui dont nous avions fait notre si doux rêve.

Erick ESPEL

18 juillet 2018

SORTIR DU STYX

Les pieds dans l'eau de cette sombre rivière

Je vois couler entre mes cuisses

Une eau putride et noire

Un liquide épais et visqueux

Qui est le reflet triste

De mes émotions enfouies.

Un tambour résonne au loin

Du fond d'une forêt primaire.

Ce rythme envoûtant frappe à mes tympans

Et agit sur moi comme un appel.

Il porte une voix qui transperce

Mon cœur et mon esprit à l'écoute.

Le bourdonnement fait danser les arbres

A moins que ce ne soit le vent qui agisse.

La voix m'invite à sortir du Styx

De grimper sur la berge

En puisant la force qui est en moi

Et qui réveille peu à peu mon esprit.

Mes jambes sont engourdies par le froid

La peur d'être emporté par ces flots

Et l'absence de courage me paralysent.

La voix alors faible tout à l'heure se renforce

Et porte en elle des liens pour m'extirper

Me réveiller de ce sommeil qui m'était mortel.

Mes pieds invisibles à mes yeux

Glissent sur la vase poisseuse.

Mes jambes se meuvent lentement

Un pas après l'autre, doucement.

La berge se rapproche Le courant se fait moins fort.

Cette rivière de fiel voulait me garder

Elle voulait m'aspirer en son fond

M'engloutir à jamais dans l'abîme.

Un pas de plus enfin

Ma main gauche se pose sur la berge

Et trouve une branche comme une corde à ma droite.

Je sors mon corps endormi

Le soleil par ses rayons me réchauffe.

Ma peau blanchie se colore

Le sang circule dans mon corps

Qui pompe et injecte cette sève

Au rythme toujours présent du tambour.

La voix bienveillante me parle à nouveau

Elle m'enjoint de me libérer

De laver mon cœur et mon âme

En laissant s'écouler librement loin de moi

Toutes mes peurs et émotions longuement retenues

De les regarder, spectateur, filer sereinement.

Mon regard tourné vers les eaux sombres

Voit défiler les visages déformés

De mes tristesses et de mes craintes

Qui s'étirent comme de la guimauve

Et s'en vont, se sauvent

Vers des océans régénérants.

Mon égout, peu à peu, se vide

Le nœud dans ma poitrine s'estompe

Jusqu'à enfin disparaître pour toujours

Les eaux de la rivière s'éclaircissent

Permettant enfin à mes yeux neufs

De voir les fonds cristallins.

Le soleil bienveillant

Éblouit ma réalité retrouvée

Il éclaire mon existence affirmée

Qui enfin trouve un écho

Et qui libère en moi

Cette énergie vitale et sublime, la Vie.

Erick ESPEL

10 février 2017

MES NUITS AGITEES


 

A l'ombre de mes nuits agitées

Je rentre à pas feutrés dans l'abîme

De mes pensées bousculées
Défaillant sous mes pas pantomimes.

Les vapeurs de toi obscurcissent
Mes pensées déjà fatiguées

Et les mettent au supplice
Sur ce chemin de pierre escarpées.

Je découvre encore de toi
Quelques traces oubliées
Qui font naître un émoi
Que je tente de refouler.

En vain mon esprit rebondi

Et je dois enfin accepter

Que rien ne pourra jamais
T’engouffrer dans l’oubli.

Je reste assis là sur ce banc

L'air pensif, le nez dans le vent,

Les idées en vrac qui lentement
Prennent corps dans le temps.

L'attente ne vaut rien.

Et c'est ainsi que né demain.

Je garde en moi cette foi
Du regard que j'aurai de moi

Sur des yeux éclatants

Qui réveilleront mon sang.

Devant moi s'étale enfin

Un chemin de blanc jasmin.

Et je laisse sur cette table
Ce qui de toi m'accable.
Libre de voguer enfin
Sur la route du destin.

Erick ESPEL

22 octobre 2019

AMOURS D'ANGES...

Les sentiments nous effleurent parfois 
Comme les plumes légères et cruelles, 
Celles des anges déchus, 
Loin du regard qui les a vu grandir 
Et des sourires complices

Erick ESPEL

14 février 2018

LES TONDUES

 

Je vous ai découvert, mes sœurs

Un matin d'hiver pluvieux.

Ce que j'ai vu m'a brisé le cœur

Car je pensais voir des gens heureux.

 

C'était la Libération, enfin !

Vous l'attendiez tous en espérant

Qu'elle arrive avant votre fin,

Que la guerre cesse immédiatement !

 

Je vous ai découvert, mes sœurs

Par cette fenêtre ouverte

Sur le monde dit heureux

Cette lucarne rendant la vie muette.

 

Vos crimes, je l'ai appris plus tard

Étaient terribles, c'était l'amour.

Enfin, oui, pour la plupart

Celui qui se passait en plein jour.

 

J'ai découvert aussi pourquoi.

Pourquoi ces hommes vous ont fait ça ?

J'ai découvert leur propre effroi

Qu'on les découvre en malfrats.

 

Mais ! Nous avons la mémoire,

Et nous ne pourrons plus accepter ?

Que l'on ne vous fasse pas croire

Que pour être homme il faut vous blesser.

Erick ESPEL

08 mai 2022

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